“ Soleil au rendez-vous, me voilà sur le départ d'une randonnée que je me languis de faire. J'ai déjà eu plusieurs fois la chance d'explorer les gorges du Verdon en longeant sur mon kayak la rivière.C'est un lieu que j'affectionne tout particulièrement pour l'émerveillement que la nature procure à mes yeux. ”
J'ai hâte de découvrir ce cadre majestueux sous un nouvel angle. Je m'éloigne de Montmeyan Plage pour rejoindre le début du sentier du Garde Canal.
J'admire l'azur de l'eau sublimé par les rayons du soleil caressant cette élégante dame. Les falaises et leurs chevelures verdoyantes offrent leurs plus belles couleurs.
Des deux parts, la rivière avance tranquillement protégée par les gardiennes .
La randonnée me permet de prendre de la hauteur et d'apprécier le côté maternel de ces géantes, érigées par le temps et les éléments. Je le sais, je le sens, Mère Nature m'accompagnera tout le long du sentier des basses gorges du Verdon.
Depuis les belvédères, j'admire le spectacle que la nature joue pour moi. Mon pas, qui d'habitude est plus cadencé, est ralenti par l'atmosphère magique, quasi irréelle, qui émane du lieu.
Il y a beaucoup de papillons aux parures diverses, de toutes les couleurs : des petits, des oranges, des blancs à pois.
Je me réjouis car c'est de plus en plus rare d'en observer.
Entre le Verdon et le canal je prends mon temps. Je fais des pauses régulières et assez longues car je ne sais plus où donner de la tête, tout me surprend !
C'est agréable de longer le canal et ses parties ombragées. Cet aménagement, construit à partir de 1864, c'est tout de même 10 ans de labeur pour 20 kilomètres de tunnels creusés par la main de l'homme !
J'aime regarder les quelques passants sur leurs montures aquatiques. Ils me sourient et savent eux aussi à quel point nous sommes privilégiés d'arpenter ce lieu qui semble encore être secret.
Je profite de me rapprocher de l'eau pour me rafraîchir un peu la nuque. Il ne fait pas encore très chaud mais je sais qu'une fois tout la haut, la végétation se fera plus rare. Je n'aurai pas de plus belles opportunités !
Me voilà dans l'abri du garde canal où je lis des informations historiques et j'en apprends davantage sur la faune habitant ce petit paradis. Ce qui semble être une fenêtre est pour moi un cadre accompagné de sa peinture vivante, qui au fil des saisons, ne sera jamais la même.
Je descends l'échelle pour emprunter un tunnel long de 120 m. Ce passage sera ma transition entre deux mondes. Le soleil réussit à s'engouffrer partiellement et me permet d'admirer les parois qui ondulent et dansent au fur et à mesure de mes pas.
Dès la sortie un bruit attire mon attention, j'écoute attentivement. Ah ! C'est un bouc qui chevrote. Il regarde dans ma direction, les sons qui émanaient du tunnel ont dû l'alerter.
Je le vois au loin, j'essaye d'imiter son cri pour l'inciter à rester. Ça ne marche pas, j'ai dû lui faire peur. Il me tourne le dos de façon élégante mais tout de même avec un air hautain. Je ne lui en veux pas je suis seulement de passage et ce bouc est mon hôte dans son habitat.
Je m'éloigne un peu du sentier pour me rapprocher d'une petite plage secrète. Encore un bruit, puis un deuxième. Mmmmh ce n'est pas un oiseau ça… Il y a deux habitants dans cet arbuste. Je tends l'oreille, je me rapproche. Je les vois enfin, des crapauds tout mignons ! La femelle et le mâle ont des robes différentes.
Je les surprends dans leur intimité. Je m'excuse et repars à reculons. Décidément je suis plutôt chanceuse, je sais qu'il y a beaucoup de vie ici mais c'est rare de pouvoir observer et côtoyer de près ou de loin ces petits êtres.
Je continue mon agréable parcours. L'ambiance est différente, la rivière se fait plus timide de ce côté-ci. J'arpente la partie plus boisée du sentier. Me voilà dans le fond du Vallon de Sainte-Maxime.
Je traverse une forêt poétique, des êtres de lumières seraient à leur place dans ce cadre féerique. Ici tout est mystique et les oiseaux me répondent quand je siffle.
La lumière du soleil perce la canopée et tente de se faire une place dans la forêt verdoyante, habillée de mousse. Les écorces des arbres me font penser à des dragons endormis.
Lianes, ronces et toiles d'araignées sont plaisantes dans ce décor fantastique. La nature vit sa vie comme elle l'entend et cette liberté lui sied à merveille.
Je semble être sur les toits du Verdon, le panorama se présente majestueux devant moi. J'essaye de repérer la forêt endormie mais elle est maintenant retournée dans le secret, noyée par toute la végétation. J'ai le souffle coupé, quel magnifique spectacle.
Je vais chercher la fraîcheur de la chapelle, sa simplicité m'apaise. Tout près, se présente à moi une maison abandonnée ayant pour locataire un arbre mort pittoresque, ancré dans la roche.
Je cherche un coin à l'ombre, je trouve un petit arbre dont le tronc fera un dossier parfait et la roche toute proche une table improvisée pour couper pain, fromage et saucisson à la bonne franquette.
Repue, je reprends la route pour revenir par le même itinéraire. Je poursuis sous les chênes, je passe devant des ruines. Sur 1 km environ j'emprunte le plateau de Mallasoque. Une fois arrivée à l'itinéraire indiqué à gauche la « Draille des vaches », deux solutions se présentent à moi. J'hésite à récupérer le chemin qui longe le Verdon, c'était tellement beau et relaxant.
Après hésitation je décide d'aller vers l'inconnu pour y étancher ma soif. Je retournerai avec mes proches sur le sentier du Garde Canal, pas de doute ! Je suis curieuse de voir ce qui se trouve sur le chemin à droite.
Je me lance sur l'itinéraire non boisé et un peu plus désertique. La terre est rouge, puis sablée. Petit à petit les cailloux se font plus présents. C'est une nouvelle ambiance, elle a aussi son propre charme.
Par ce temps clair j'ai la chance de voir les Hautes Gorges du Verdon. Au loin un couple de rapaces chasse, ce sont sans doute des aigles Royaux, présents dans ce milieu.
Ici, dans cet espace paisible et magnifique, la notion du temps est relative. Elle est difficile et impossible à évaluer si on oublie de jeter un œil sur le cadran. Je regarde ma montre il est 13h. Je suis restée longtemps mais j'ai la sensation d'avoir vécu un instant éphémère, gravé uniquement dans mes pensées.
J'immortalise la fin de cet humble périple en compagnie de Dame Nature. Là où je l'ai commencé, sur le pont avec une superbe vue sur le Verdon et ses falaises.
Détail de l'itinéraire sur : www.cheminsdesparcs.fr
A voir aussi le site du PNR Verdon : http://www.parcduverdon.fr
PRÉCAUTIONS : Prévoir 2 L d'eau par personne, un chapeau des chaussures de marche, une lampe de poche. La présence de jeunes enfants n'est pas souhaitable sans accompagnement solide (passage sur le bord de l'ancien canal, et sentier qui surplombe le Verdon). Les Chiens sont interdits même en laisse. Interdiction formelle de descendre dans les tunnels (le site est classé au titre de Natura 2 000 et Espace Naturel Sensible du département des Alpes de Haute-Provence pour la protection des chauves souris)
Distance en km | 10.5 |
Durée | 3h45 |
Dénivelé | +307m |
Difficulté | facile |
“ Sportive, passionnée par la nature et ses grands espaces. J'arpente les chemins de la destination Provence Verte & Verdon pour en découvrir les merveilles et tester de nouvelles activités. ”