“ Je profite d'une belle matinée ensoleillée pour découvrir un autre coin secret du Verdon. Après le lac de Quinson et sa randonnée du Garde Canal, me voilà devant le lac D'Esparron. La balade du Quartier dure seulement 2h30 et me réserve sans doute de très belles surprises. ”
Parée de ma tenue d'aventurière, me voilà face au lac d'Esparron. Nous sommes au début de l'automne, l'été indien fait son apparition. L'air est doux, il n'y a pas de vent et le soleil réchauffe encore ma peau. Je me dirige vers l'escalier, mon périple sur la balade du Quartier peut commencer !
Je suis le sentier le long de l'ancien canal du Verdon. Le lac est timide, caché par la verdure des arbres. Les feuilles n'osent pas encore arborer leurs couleurs d'automne. Je peux apercevoir les bateaux électriques amarrés au ponton attendant l'arrivée de quelques visiteurs. C'est le moment idéal pour naviguer en toute tranquillité.
Je continue quelques minutes, rapidement, le lac est plus visible et accepte enfin de se laisser observer. Je cherche un moyen d'aller au niveau des berges, l'azur et les nuances de l'eau m'attirent. Ça y est j'ai trouvé, ce chemin sera parfait pour me rapprocher !
Je suis surprise, il m'a joué un tour ! Ce ne sont pas les mêmes bleus... Je fais mon exigeante mais après tout c'est cette nature qui me plaît. C'est ce que j'aime dans la randonnée. À pied on peut apprécier sous tous les angles notre environnement. Je prends le temps de faire des ricochets avant de poursuivre ma découverte.
Pour le moment je n'ai pas croisé de randonneur sur le sentier. Les faibles éléments érigés par l'homme nous rappellent qu'il est tout de même présent. Le silence se fait remarquer, le temps est comme suspendu. Pas un insecte volant, aucun cri d'oiseau juste le mouvement lent de l'eau et de quelques feuilles.
Je m'éloigne de plus en plus de la plage de Saint Julien, la prise d'eau n'est plus visible. Je continue mon épopée sur le sentier entre le canal de Provence et le lac d'Esparron . La beauté du lieu ralentit mes pas et je photographie du regard cet espace insaisissable.
Le sentier est parfaitement intégré à son environnement, je ne fais plus attention au balisage discret. L'avancée se fait naturellement les yeux rivés vers l'horizon. Mon regard se tourne vers le lac et les falaises du Verdon. Le soleil illumine mon visage et sublime ce lieu. Je mets mes lunettes puis les enlève aussitôt. Elles ne me permettent pas de distinguer toute la palette de couleurs.
Tel le kaléidoscope la lumière extérieure réfléchie à l'infini ses couleurs. Comment se lasser d'un si doux spectacle ? Les lois de l'attraction s'appliquent ici, l'énergie du lac m'attire quand le sentier m'en éloigne de quelques mètres. A nouveau j'attends une ouverture, un chemin qui me ramènera sur les berges.
C'est l'heure de manger, j'ai trouvé un coin pour faire une pause gourmande. Je me languis de patauger dans cette eau. Je ne m'éloigne pas trop, juste assez pour me tremper et me relaxer, il n'est pas autorisé de s'y baigner. L'eau monte jusqu'à mes genoux, je ne m'attendais pas à une aussi bonne température.
Il est temps pour moi de reprendre ma route. J'imagine en regardant l'ancien canal comment il pouvait être, quand son lit n'était pas délaissé. Le lac commence à se cacher. Il est comme protégé, repris pour être gardé jalousement par la végétation. Cette dernière est luxuriante et donne à ce nouveau décor des airs de sous-bois enchanté.
Je marche jusqu'au bout du canal tout en observant ce qui m'entoure. Tout m'attire et a ce quelque chose qui me fait apprécier davantage cette randonnée au contact de la nature. Je caresse les plantes sur mon chemin et suis émerveillée des choses simples. Comme l'ombre des branches se reflétant sur ma peau.
Je m'engouffre vers ce que je pense être un tunnel. Serait-ce la porte d'entrée d'un nouvel espace ? Il s'agit de l'aqueduc de l'ancien canal habillé de sa robe verdoyante. Le lac n'est plus à portée de ma vue. J'aime ce jeu de cache-cache et curieuse je m'engage vers ce nouveau chemin. Je traverse cette forêt, la lumière et la chaleur du soleil ont du mal à traverser la canopée.
Je sors de ma cachette, le soleil est toujours là, fier et beau dans le ciel. La transition entre l'ombre et la lumière se fait brutalement et donne à ce lieu une atmosphère particulièrement vivante.
Je croise le premier reptile et à vrai dire le premier animal. Tel un enfant j'écarquille les yeux, je suis heureuse de pouvoir observer ce petit être chez lui. Il sent ma présence et part se dorer plus loin.
Consciente de la fragilité de mon environnement, je me sens chanceuse de pouvoir l'admirer et fouler cet espace. La nature est fragile, elle nous ouvre ses portes. Humble face à elle je poursuis mon parcours. Je reste sur le sentier de cet Espace Naturel Sensible (ENS) puis je grimpe le plateau dominant le lac.
Le passage traversé est noyé dans l'étendu de la forêt qui apparaît majestueuse et grandiose. Je croise les premiers randonneurs, sourires et voeux de bonne randonnée échangés, je les regarde s'éloigner et je profite de la vue sur le lac depuis le plateau. Je suis une petite fourmi.
Je regarde les quelques bateaux naviguer doucement sur le lac. En fonction des points de vue le lac s'ouvre puis se couvre pudiquement aussitôt. Tout cela au rythme de mes pas. Comme sous le regard d'un passager de train, le paysage défile.
Je trouve une arène qui me permets de contempler la scène qui se joue devant moi. Les oiseaux sont moins discrets de ce côté-ci. Je les observe voler dans le ciel, quelle sensation de liberté ça doit-être !
J'aperçois le village d'Esparron de Verdon et son château. Par ce temps, j'arrive à distinguer les sommets des Préalpes du Verdon : Le Chinan, Le Mourre de Charnier et le Grand Mourre.
Durant les randonnées, je m'amuse à repérer le balisage discret, il se fond très bien dans le paysage.
Nous sommes encore dans les beaux jours. Les derniers vacanciers profitent d'un bain de soleil sur le lac et du farniente sur ses plages. Kayaks, canoës, pédalos et bateaux sont de sorties. L'atmosphère respire la bonne humeur.
Après avoir passé les balcons du lac, je rejoins la maison du garde canal. Sur le chemin, les berges et les plages ont des allures de petites calanques. Les couleurs de l'eau donnent au lac tout son charme. Je poursuis abritée, par la végétation locale, avec en fond sonore les rires des enfants. Je prends le temps de m'hydrater pour terminer la randonnée dans les meilleures conditions.
J'avance à l'ombre en zigzagant entre les racines apparentes des arbres. Les odeurs de romarin et des pins chatouillent mes narines. Je m'amuse à chanter le refrain de Nino Ferrer, « On dirait le sud, le temps dure longtemps… ». Ça me fait rire mais surtout beaucoup de bien.
Il n'y a pas eu beaucoup de dénivelé sur cette randonnée, je suis sur l'ultime « ascension ». Je marche d'un pas décidé pour rejoindre les chemins du début. Ce tronçon était jadis emprunté par les hommes et les troupeaux en transhumance. La période de construction n'est pas définie par les historiens. Certains disent qu'elle date de l'époque romaine, médiévale pour d'autres.
Avant de rejoindre Saint-Julien plage, je me retourne régulièrement, je marche même à l'envers pour regarder une dernière fois les paysages traversés. De ce côté-ci c'est un nouveau panorama que j'ai la chance d'observer. J'étais partie pour deux heures et demi, je n'ai pas ma montre. Mes longues pauses de contemplation et mon pas nonchalant me font penser que j'ai bien dû mettre le double pour faire cette balade. Après tout, « quand on aime, on ne compte pas » !
Détail de l'itinéraire sur : www.cheminsdesparcs.fr
A voir aussi le site du PNR Verdon : http://www.parcduverdon.fr
PRÉCAUTIONS :
Le site de Saint-Julien plage est aménagé avec un parking dont le nombre d'emplacements est limité (150 places). En juillet-août l'accès au parking est payant.Ne pas stationner sur les berges.
Prudence lors du cheminement le long du canal, surveillez les enfants. Cet itinéraire se situe dans un Espace Naturel Sensible (espaces protégés) cueillettes, prélèvements, cairns interdits, ne pas sortir du sentier chien en laisse.
Prévoir 2 l d'eau par personnes, chapeau, chaussures de marche. Du 15 juin au 15 septembre risque de fermeture des massifs regardez le site de la préfecture dans "en savoir plus" risque incendie accés au massifs.
Distance en km | 8.8 |
Durée | 2h30 |
Dénivelé | +172m |
Difficulté | facile |
“ Sportive, passionnée par la nature et ses grands espaces. J'arpente les chemins de la destination Provence Verte & Verdon pour en découvrir les merveilles et tester de nouvelles activités. ”